La cible de l’objectif 13 visant l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable précise le besoin d’améliorer la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, et affirme la nécessité d’une attention particulière accordée aux personnes en situation vulnérable, aux femmes, aux enfants, aux personnes handicapées et aux personnes âgées


Œuvrer à une mobilité durable demande de disposer d’un espace public de qualité : cheminement sans obstacle, qualité de la chaussée, seuils facilement franchissables, bancs pour se reposer, poubelles propres, barrière à vélos, toilettes… Cet espace public de qualité doit faire l’objet d’une construction collective à partir d’un processus participatif associant tous les publics (les personnes âgées, les enfants et les jeunes… ).

C’est aussi donner priorité à une voirie partagée où coexiste l’ensemble des modes de transport, où la circulation est limité à 30km/h, c’est favoriser la mobilité douce en site propre, développer les nœuds multimodaux et les systèmes de tarification unifiée. Les pouvoirs publics devront aussi procurer davantage d’attentions et de confort aux usagers les plus fragiles, à commencer par les piétons, tant en ce que concerne les aménagements physiques comme les revêtements et la signalisation, que les règlementations comme les vitesses tolérées ou la rotation du stationnement.
Les dangers des polluants issus des véhicules et leur risque pour la santé des citoyens belges apportent de l’eau au moulin de la mobilité douce et de la diminution de la présence automobile. Il ne s’agit pas pour autant de créer des parkings supplémentaires, histoire de cacher les voitures, mais de tout mettre en place pour que ceux qui n’ont pas de voiture se sentent reconnus et accueillis. Avec en ligne de mire une “conversion” progressive des usagers à l’abandon des trajets en voiture.
Cela passe aussi par la mise au point de lignes et de fréquences adaptés des transports collectifs, par la sécurisation des abris, par la clarté des horaires et des plans. Cela passe aussi, de manière plus inédite, par la présence de ce type d’information à bord des véhicules, sans nécessairement avoir recours à un affichage électronique. Les horaires et les trajets devraient être disponibles sur papier, tant dans les véhicules que dans les points de ventes de tickets et cartes.
La limitation des modes et des montants de paiement pour la “billetterie embarquée” est extrêmement dommageable aux usagers et, par effet ricochet, aux sociétés de transports en commun; elle doit donc être compensée par une multiplication des points de vente, pour permettre à tout un chacun d’envisager ce type de déplacement et de disposer facilement d’un titre de transport. L’Internet ne saurait être une alternative pour celles et ceux qui n’y ont pas accès.

Comme indiqué dans « pistes pour la mise en œuvre des objectifs du développement durable en Belgique », l’État fédéral doit réinvestir dans la SNCB et organiser -sans report qui occasionne des surcoûts à chaque reprise- les chantiers relatifs au RER dans et autour de Bruxelles. La SNCB doit aussi collaborer plus étroitement avec la STIB en Région Bruxelloise pour offrir un « Réseau Express Bruxellois » sur base des lignes existantes (amélioration des fréquences et des correspondances en minimisant les travaux d’infrastructures nécessaires).
La revalorisation des transports de type taxi, à travers la mise en place de haltes reconnues et fréquentées, à travers des opérations de taxi social et de taxis collectif, ou encore les taxis nocturnes comme à Namur, devrait être encouragée au niveau régional et communal. C’est tout un marché potentiel qui ignore l’existence de tels services, ou qui les croit trop onéreux. Une personne ou une famille se déplaçant occasionnellement en taxi épargne énormément d’argent (achat du véhicule, fuel, assurance, entretiens, etc.) et fait vivre des professionnels.
Enfin au niveau des entreprises et des services, différentes expérimentations peuvent être favorisées comme le télétravail (dans le respect des choix personnels), le covoiturage ou l’accompagnement collectif à pied ou à vélo des enfants à l’école…