Le patrimoine culturel et naturel est façonné par les habitants et sa protection comme sa préservation est à construire avec eux.

Patrimoine culturel

Le patrimoine culturel inclut les monuments, les bâtiments plus modestes, le petit patrimoine, les rues et ruelles, mais aussi des choses beaucoup moins matérielles. Il contient en fait une infinité d’objets. Ce n’est pas un catalogue fini, mais plutôt un coffre qui se remplit de trouvailles au gré des goûts et des époques.

Aujourd’hui il est urgent de consacrer le patrimoine ordinaire : ces maisons séculaires qu’on n’a jamais classées ont une valeur d’ancrage, une beauté propre. Elles sont adaptées au lieu, elles le racontent. En les démolissant pour les remplacer par des bâtiments plus efficaces, plus nets, on risque d’aboutir à des villes aseptisées et uniformes. C’est pourquoi, surtout dans les centres anciens, les Régions, villes et communes doivent encourager la restauration à petite échelle permettant de maintenir les occupants des maisons, pour éviter la gentrification.

Cela fait plus de 50 ans que les Belges tirent la sonnette d’alarme pour condamner l’émiettement de leur patrimoine ordinaire. Heureusement, des villes comme Marche ou Louvain ont fait le pari de remettre en état plutôt que de raser. Dans des quartiers populaires de la périphérie proche du cœur de Gand, les maisons ouvrières ont été maintenues en place, comme à Frameries. Ces lieux sont aussi notre coeur historique, même si ce ne sont pas des cathédrales ou des palais.

Chaque année, les “journées du patrimoine” (“erfgoeddag”), centrées sur l’architecture et l’archéologie, montrent très bien le lien indéfectible entre ces disciplines et toutes les activités humaines, des plus prosaïques aux plus solennelles. C’est l’occasion de mettre à l’honneur dans les trois régions des œuvres humaines mais pourquoi pas, aussi, de s’en inspirer, voire de participer à leur mise en valeur, de façon à renforcer la durabilité de nos lieux de vie.

Patrimoine naturel

Quand elle fait partie de l’espace public, sous forme de parc, de square, de berges de rivière ou de bois, la nature devient un lieu que toutes et tous peuvent fréquenter. Elle est une respiration, une échappée. C’est aussi un bien commun qui devrait être géré comme tel, avec la participation des citoyens-nes.

Pourtant, les parcs urbains sont en voie de disparition, surtout les petits parcs, ceux qui occupent une partie d’îlot. Dès lors, tout projet de développement durable se doit de défendre la nature en ville et les espaces verts à quelques minutes de marche pour tous. Cela passe par les points suivants :

  • Par « préservation », on entend le maintien de l’existant et son enrichissement, non la substitution ou la compensation.
  • Toute nouvelle implantation doit tenir compte de la nature présente in situ.
  • Chaque habitat devrait offrir une vue sur des espaces verts plantés d’arbres.
  • Tout parc existant doit être préservé et incorporé les projets urbains : il garantira leur acceptation sociale.
  • Dans le monde entier, le propre des villes durables est d’avoir maintenu sur de longues périodes des espaces verts publics dotés d’arbres de haute taille. Les cimes défiant les immeubles marquent le panorama. Ces arbres sont un sujet de fierté, ils contribuent au cachet et à l’élégance des constructions. Garder de tels arbres, y compris le long des voiries, permet de préserver tant l’environnement – et en particulier comme régulateur thermique en cas de canicule- que l’image des villes, des communes et des régions.

Pour aller plus loin

 Les villes durables seront végétales ou ne seront pas – IEW – janvier 2016