Ce dernier film de Coline Serreau est projeté en salles durant cette rentrée 2010. Il sera ensuite diffusé par le biais de ciné-débats, organisés par les membres du Collectif de soutien à une agriculture paysanne, en collaboration avec la société Imagine qui le distribue en Belgique.


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« Soyons constructifs, mais sans naïveté »

« Solutions locales pour un désordre global » est un film de résistance. Les alternatives sont en marche, mais ne croyons pas qu’elles suffiront à changer l’ensemble du système, si l’on s’abstient d’une analyse et d’une action plus globales. Telle est le teneur du propos de Coline Serreau, qui assume son parti pris avec sérénité… Et humour: « Je ne suis pas un gourou ! », lance-t-elle à l’animatrice du débat qui lui demande de témoigner de son expérience personnelle. Coline Serreau n’a de leçon à donner à personne, mais elle nous invite quand même à compter combien nous avons en bouche de molaires, de canines et d’incisives. « Les molaires servent à broyer le grain, les canines à couper la viande, et les incisives à croquer dans les fruits et légumes. Adaptons les quantités de ces aliments au nombre de nos dents aptes à les décortiquer, ce sera à peu près juste ! »

« Solutions locales pour un désordre global » est un film généraliste. Les experts de l’alimentation et de l’agriculture n’y apprendront pas grand chose, mais ce n’est pas à eux que le film s’adresse, c’est au grand public. Il réveille les consciences endormies, force le débat. Certains spectateurs ulcérés désertent la salle obscure avant la fin. D’aucuns s’abstiennent d’applaudir tandis qu’une standing ovation s’improvise. Le débat suscite des prises de paroles chargées d’émotion et d’empathie. On se reconnaît entre pairs, on s’interroge d’un bout à l’autre de la salle. Il y a matière à échange.

« Solutions locales pour un désordre global » est un film féministe, et l’insistance mise sur la dimension du genre en crispera plus d’un, mais attention : il ne s’agit pas de polariser hommes et femmes mais de remettre en cause des valeurs patriarcales au profit d’un rééquilibrage plus harmonieux… Et salvateur, car dans certains pays, on en vient à tuer les fillettes, dès avant la naissance. Ce cri d’alarme n’est donc pas superflu.

« Solutions locales pour un désordre global » est d’abord destiné aux grands écrans, aux petits ensuite. N’hésitez pas à aller le visionner en vue d’organiser, à partir du 15 octobre 2010, une projection pour votre public !

Antoinette Brouyaux, 7 septembre 2010.
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