Ce dimanche 16 octobre, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Souveraineté Alimentaire, après l’indignation, place aux solutions !

Communiqué de presse de la délégation belge au forum Nyeleni Europe

Partout dans le monde, des agriculteurs, des mouvements sociaux et environnementaux, des ONG de développement et des consommateurs luttent pour la souveraineté alimentaire, le droit des peuples à déterminer de façon démocratique leurs propres systèmes alimentaires et agricoles, dans le respect des humains et de l’environnement.
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En Belgique aussi, un nombre croissant d’organisations et de personnes formulent cette exigence. Le démarrage du mouvement pour la souveraineté alimentaire en Belgique a été célébré ce dimanche matin 16 octobre 2011 au marché du Midi à Bruxelles. Dans la foulée de la manifestation des Indignés, il s’agit à présent de retisser les liens entre producteurs et consommateurs : ceux-ci ont ainsi découvert le Kata de la houe. Cet art martial qui se pratique avec une houe, symbolise la lutte des paysans du monde pour la souveraineté alimentaire.

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Contexte

Les agriculteurs doivent se battre pour leur survie et leur autonomie. La houe est encore et toujours le principal outil d’un milliard de paysans dans le monde. Seuls 40 millions d’agriculteurs en effet ont un tracteur.

C’est au marché du midi, lieu de rencontre et d’échange de nourriture, que les visiteurs du marché ont découvert le Kata de la houe, dansé par des militants du mouvement belge pour la souveraineté alimentaire. D’autres militants interpelaient les passants, leur demandant où et comment sont produits les aliments qu’ils achètent. La plupart de ces produits sont importés, alors que la campagne autour de Bruxelles offre une foule de produits locaux. C’est le paradoxe de notre agriculture. Les tomates d’Espagne sont plus faciles à trouver que le chicon brabançon cultivé en pleine terre.

Près d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de la faim. Les trois quarts d’entre eux sont des agriculteurs. Leur revenu n’est pas suffisant pour assurer leur subsistance. En Europe, la situation est moins dramatique, mais chez nous également les agriculteurs peinent à joindre les deux bouts. Ils sont obligés d’accepter les prix du marché mondial. Rappelez-vous la grève du lait de 2008, ou plus récemment les manifestations des éleveurs de porcs. Ce système agricole mondial force aussi les agriculteurs à polluer  l’environnement. L’agriculture industrielle a une empreinte écologique énorme et est totalement dépendante des combustibles fossiles, par exemple pour importer massivement l’alimentation de notre bétail.

Partout dans le monde, les agriculteurs se révoltent face à cette situation. Ils veulent des prix équitables qui leur permettent de cultiver sans nuire à l’environnement. De plus en plus de  mouvements sociaux et environnementaux, d’ONG de développements et de consommateurs se joignent à eux. Qui dit alimentation saine dit un prix sain pour celui qui la produit.
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Cette journée mondiale de l’alimentation, rebaptisée « journée mondiale de la souveraineté alimentaire » est l’occasion de rappeler les exigences suivantes :

  1. Un système de production résilient, offrant à tous en Europe une alimentation saine et sûre, économe en ressources naturelles, respectant la biodiversité et le bien-être animal.
  2. Des circuits courts de commercialisation permettant des liens plus étroits entre producteurs et consommateurs.
  3. Des conditions de travail décentes dans l’agriculture, en particulier pour les travailleurs saisonniers et ceux de l’industrie alimentaire.
  4. Un contrôle démocratique et un accès à notre patrimoine commun de semences et d’espèces animales, à la terre, à l’eau, à l’air, et aux savoirs agricoles.
  5. Une nouvelle politique agricole internationale fondée sur la souveraineté alimentaire. Et en particulier une nouvelle Politique Agricole Commune et l’abolition de la directive européenne sur les agrocarburants. Le contrôle du commerce mondial des produits agricoles ne peut plus être du ressort de l’OMC, il doit être confié à la FAO.

Pour mieux comprendre pourquoi la souveraineté alimentaire est une nécessité et lire le détail de ces exigences cfr la « Déclaration de Nyéléni 2011 » traduite en 15 langues, sur le site de Nyéléni – Forum européen pour la souveraineté alimentaire?
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Organisations signataires

Associations 21, Climaxi, Début des Haricots, Friends of the Earth Vlaanderen & Brussel, FUGEA, Jeugdbond voor Natuur en Milieu, Landwijzer, Mouvement d’Action Paysanne, Oxfam-en-Belgique, Quinoa, Rencontre des Continents, Réseau des Consommateurs Responsables, SOS Faim, Terra Reversa, Voedselteams, Wervel.

Et aussi, découvrez ce clip réalisé par la Coalition contre la faim