Le 17 octobre 2016, Journée mondiale du refus de la misère, à l’invitation du mouvement Luttes Solidarités Travail, plus de 200 militant.e.s de diverses organisations se sont rassemblés à Namur, après avoir participé à la campagne « On nous rend transparents, mais nous résistons tous les jours à la misère ». Ensuite, en cortège, nous avons rejoint le Parlement Wallon pour interpeller les élus sur la façon dont l’organisation de nos sociétés produit des inégalités injustifiables…
Campagne « transparents »


Rassemblement du 17 octobre 2016

On y a entendu, outre des militants de LST, des représentants d’ATD Quart-Monde, d’Associations 21 pour un développement durable, du Pivot d’Etterbeek, de groupes de travailleurs sans emploi des syndicats, ainsi que d’autres mouvements, associations et citoyens.


Cependant, au vu des décisions politiques et de leurs effets depuis septembre 2015, on est en droit de se demander si la lutte contre la pauvreté est vraiment une priorité pour nos gouvernants. En effet, comme le constate Oxfam International, la concentration des richesses se poursuit, au profit de quelques-uns, ce qui provoque in fine une insécurité d’existence croissante pour un grand nombre de personnes et familles. C’est en ce sens que les Objectifs 1 et 10 sont indissociables.
Commémoration des victimes de la misère
Ensuite, en cortège, les représentant.e.s des diverses associations et syndicats se sont dirigé.e.s, en brandissant les silhouettes transparentes, vers le Parlement Wallon. Devant la Dalle en l’honneur des victimes de la misère, les élus présents ont été interpellés par les témoignages exprimés sur les différentes formes de « transparence » imposées aux plus pauvres.
Pour résumer ces témoignages, nous pointons une double transparence :
1. Transparence = Inexistence aux yeux des autres, qui pousse hors de la cité : « D’une part, on ne nous voit pas dans la société. La misère nous rend transparents. La société tente de masquer la pauvreté par des chiffres, des lois et surtout en acceptant que des humains soient rejetés. »
2. Transparence = Absence de vie privée : « D’autre part il faut rendre des comptes à tous les niveaux. Pour les plus pauvres, tous les faits et gestes doivent être connus et répertoriés. »
Les témoignages ont été synthétisés au départ des réalités de vies des personnes et familles les plus pauvres. De la sorte, ces témoignages démontrent concrètement comment une multitude de règlements, pratiques et conditions poussent les populations les plus pauvres dans la transparence, l’inexistence.
Lien vers l’étude qui présente et analyse ces situations de vie.
Les politiques interpellés
André Antoine, président du Parlement Wallon, et un représentant de chaque groupe politique, ont répondu à l’interpellation et le dialogue entre citoyens et élus s’est ensuite poursuivi de manière informelle. De la sorte, pour ces député.e.s, les questions qu’elles et ils traitent en rapport avec la pauvreté et les inégalités sortent de l’anonymat, de la transparence, pour s’incarner dans les personnes ainsi rencontrées et leurs témoignages de vie, présentés en toute dignité.
« Ne laisser personne de côté » ne doit pas rester un slogan sur les publications de l’ONU. Gageons que ces contacts directs motiveront les politiques à mieux veiller à l’avenir à ce que les politiques sociales soient fondées sur des processus participatifs incluant les premiers concernés et que les mesures prises soient préalablement largement concertées.






