Le droit à un logement adéquat, décent et digne, est de plus en plus mis à mal, dans diverses régions du monde, y compris en Belgique. Disposer d’un logement c’est pourtant répondre à un besoin essentiel. Ceci a été traduit par un droit fondamental, reconnu à l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Ce droit est aussi affirmé dans la Constitution Belge.


Déjà en 2012, les membres d’Associations 21 avaient rassemblé dans un « position paper » leurs principales revendications, dûment concertées, qu’elles ont adressées aux pouvoirs publics des différents niveaux de compétence.
En cause, une mauvaise répartition des richesses mais aussi une mauvaise répartition des logements eux-mêmes, qui rend les logements les moins chers vulnérables à la pollution, aux dégradations environnementales et aux changements climatiques. Ainsi, en Belgique, c’est souvent le cas des logements publics construit dans la deuxième moitiés du XXème : facture énergétique des suites d’une mauvaise isolation, mais aussi facture sociale, du fait de l’absence de lieu appropriable par les habitants, du fait de l’isolement du logement par rapport aux services de proximité aux écoles… Le parc de logements privés est, lui aussi, responsable de cette situation absurde où le moindre déplacement se fait en voiture parce que “tout est loin de la maison”.
Qu’il s’agisse des villes ou de la campagne, le budget des ménages aux revenus modestes se ressent de cette toute-puissance du déplacement automobile, au point de ne pas pouvoir faire d’investissement dans l’amélioration du logement, dans l’éducation ou dans la culture. Même les familles sans voiture sont touchées : les villes et les villages se sont sentis obligés de construire des infrastructures lourdes pour fluidifier un trafic. Cet argent aurait pu être investi dans d’autres postes, comme la mise sur pied de transports publics agréables et efficients. Au contraire, il a servi à défigurer des quartiers, à organiser des coupures systématiques et à créer des quartiers monofonctionnels. Le résultat à moyen terme, observable dans nos villes dès 1970-1980 a été un enlaidissement, une paupérisation, une mort lente des quartiers et la désaffection de la ville en général. Avec des prix néanmoins toujours très élevés pour acheter ou louer, ce qui incite les personnes qui le peuvent à s’en éloigner. Et c’est la périphérie qui hérite alors de nouveaux habitants, pas toujours très bien logés, souvent isolés socialement.
Les défis du développement durable sont donc multiples pour les villes et les villages, et la priorité doit être donné par les collectivités locales à l’équité et l’inclusion sociale. Associations 21 a rassemblé quelques “pistes pour la mise en œuvre des objectifs du développement durable en Belgique” qui sont précisées et complétées dans les articles de cette rubrique et qui demandent aux pouvoirs publics de :

  • améliorer l’indépendance énergétique par l’isolation des bâtiments et les énergies renouvelables
  • favoriser la mobilité douce et les transports collectifs par des aménagements confortables de l’espace public,
  • rénover le parc de logements publics en misant sur le maintien des habitants plutôt que sur leur renouvellement,
  • assurer l’accessibilité et l’entretien d’espaces de loisir arborés,
  • aménager les espaces publics pour tous les usagers.
    Ceci pourra aussi dynamiser l’économie locale… et aller au delà des “éco-quartiers” qui se limitent trop souvent à une appellation trompeuse. Transformer un quartier existant, composé de maisons de tous âges et de tous occupants, en un quartier enviable et durable, par une démarche collective des habitants et avec le soutien des pouvoirs publics, voilà l’enjeu.

Pour aller plus loin : Hélène ANCION, “Votre quartier, l’écoquartier qui s’ignore ?”
et le Memento quartier durable URBs/Bruxelles Environnement