31/10/2023: Bilan des progrès de la Wallonie vers les ODD, le point de vue d’Associations 21

Où en est la Wallonie par rapport aux ODD? Le Bilan 2023 des Progrès de la Wallonie en ce sens, a été publié en septembre et présenté notamment au SDG Forum Belgium le 19 octobre 2023. Quelques remarques d’Associations 21 sur ce rapport.

29/09/2023: colloque “A mi-chemin vers les Objectifs de développement durable : comment accélérer la transition des acteurs publics et privés”

à l’initiative de la Ministre en charge du développement durable en Wallonie, Madame Céline Tellier, et de la Direction du développement durable du Service public de Wallonie (SPW). Cet événement est organisé dans le cadre de la 3ème Stratégie wallonne développement durable.

Une date stratégique:

  • au niveau des Nations unies, juste après le SDG Summit des 18 et 19 septembre à New-York;
  • au niveau de l’Union européenne qui a présenté en juillet son exercice « national » volontaire sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) au Forum politique de haut-niveau ;
  • au niveau national belge, puisque la Belgique aura également présenté en juillet son exercice national volontaire au Forum politique de haut-niveau.

Au programme:

  • le bilan des progrès de la Wallonie vers les ODD (publié à l’occasion du colloque) et les perspectives pour les prochaines années ;
  • le bilan d’un programme mis en place depuis 3 ans en Wallonie pour accompagner les acteurs publics et privés (pouvoirs locaux, entreprises, hôpitaux, organismes d’intérêt public ou encore organisations du secteur culturel et associatif) dans l’élaboration d‘une feuille de route « Objectifs de développement durable ». Près d’une centaine d’acteurs ont déjà été accompagnés en ce sens (Organisations durables | Le développement durable en Wallonie).
  • Des ateliers interactifs: Associations 21 y a présenté Cap 2030 dans l’atelier “comment sensibiliser aux ODD de manière ludique”.

 

30/09/22

Lancement du Partenariat Wallon pour le Développement Durable

Le Partenariat Wallon pour le Développement Durable est au cœur de la 3ème Stratégie Wallonne pour le Développement Durable, présentée à Namur le 30 septembre 2022. L’occasion d’un débat entre les partenaires qui pointe la difficile mais nécessaire conciliation des besoins à court terme et de la vision à long terme.

30 ans d’engagement

Il y a 30 ans, en 1992 à Rio, les Etats prenaient les premiers engagements multilatéraux en matière de développement durable : adopter des stratégies pour harmoniser les différents plans, évaluer la situation existante et impulser des politiques participatives.

Ces trois engagements sont au cœur de cette 3ème Stratégie Wallonne DD, qui insiste aussi sur l’importance de l’approche systémique. Dans le climat de crise que nous traversons, des solutions à très court terme sont recherchées. Mais l’enjeu est d’éviter la survenance de prochaines crises.

Le cadre stratégique et institutionnel actuel est l’Agenda 2030. Les 17 Objectifs de Développement Durable sont de mieux en mieux connus. C’est aussi la volonté du gouvernement régional, affirmée dans sa Déclaration de Politique Régionale qui est le cadre de l’élaboration de cette 3ème stratégie.

Les points forts de la 3ème Stratégie wallonne pour le DD

  1. Une volonté de cohérence des politiques publiques, de renforcer les instruments existants
  2. Un cap clair, des objectifs chiffrés pour la Wallonie en 2030
  3. Une approche systémique multi-échelles et multi-acteurs pour traduire cet engagement aux différents niveaux d’action de la Région, dans ses différents territoires et en s’adressant à l’ensemble des acteurs wallons. La cohérence se veut à la fois verticale et horizontale.
  4. Une méthode participative qui s’appuie sur le Partenariat Wallon pour le Développement Durable. 25 membres représentent le secteur public régional et local, les acteurs socio-économiques, les jeunes, les associations d’environnement, de Développement Durable, de l’éducation, de la solidarité Nord/Sud, ainsi que les organisations qui oeuvrent avec les publics vulnérables, pour ne laisser personne de côté. Associations 21 en fait partie.

Une stratégie en 4 parties

  1. Cartographie des stratégies et des plans wallons les plus structurants pour montrer leur contribution respective aux ODD et donner ainsi une vue globale des principaux instruments stratégiques dont dispose la Wallonie, dans ses domaines de compétences.
  2. 89 objectifs chiffrés et « smart »: spécifiques, mesurables, acceptables, réalistes et temporellement définis (2030) : ils dépassent donc la législature actuelle pour être plus en phase avec l’agenda 2030. Il s’agit de mieux suivre les progrès pour que la Wallonie puisse s’approprier l’agenda international dans son environnement spécifique. Ce volet est coordonné par la Direction Développement Durable du SPW et par l’IWEPS et inclut des représentants de chaque ministre impliqué dans un processus de co-construction. Ces 89 objectifs chiffrés sont assortis de 61 cibles prioritaires.
  3. Etat des progrès de la Wallonie vers les 17 ODD : ce chapitre présente l’évolution des 91 indicateurs de suivi utilisés pour évaluer le progrès de la Wallonie vers les ODD.
  4. Actions transversales : élaborées avec les membres du Partenariat wallon DD, ces actions seront mises en œuvre de manière partenariale.

16 actions transversales

Ces actions sont classées en 6 catégories :

  1. Anticiper
  2. Mettre en cohérence les politiques, les activités
  3. Participer
  4. Mise en capacité : former et sensibiliser
  5. Financer
  6. Mesurer

Détail des actions

Eléments de débat

A l’occasion du lancement du Partenariat, ses membres ont pu échanger et exprimer publiquement certaines craintes, critiques ou pré-requis pour assurer le succès des actions.

Zoé Noël du Forum des Jeunes, à propos de la vision à long terme (action 1) : « quand on met en place un processus participatif, faire participer tous les jeunes, dans leur diversité, est un challenge quotidien. Il faut aller les chercher, avec une méthode ad hoc. Et pour des processus participatifs qualitatifs, qui aient du sens, il y a des conditions à respecter : assurer un suivi et qu’à la fin, les jeunes qui ont participé aient un feed-back. Les contributions doivent préservées au fil du processus, de sorte qu’ils puissent valoriser leur participation. C’est une question de confiance, un enjeu démocratique.

Antoinette Brouyaux d’Associations 21 pointe l’abondance de cadres stratégiques (142!) largement méconnus. Même des acteurs académiques véhiculent l’idée que les politiques ont toujours le nez sur le guidon. C’est dire le fossé entre ces outils technocratiques et la population. Cette 3ème Stratégie Wallonne DD devrait le combler. Quant au Bilan des progrès de la Wallonie sur la voie du DD (p44 à 52 de la Stratégie), il révèle encore bien des lacunes dans les outils de mesure. C’est néanmoins un guide précieux pour avoir une image globale du suivi des ODD.

Christine Mahy, du Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté, voit qu’aujourd’hui, avec la flambée des coûts énergétiques, les plus vulnérables, c’est toute la classe moyenne. C’est difficile de concilier le court terme et le long terme. Quelles mesures à court terme sont acceptables sans démanteler la vision à long terme ? Organisons-nous pour pousser le gouvernement à se concentrer sur les besoins essentiels. Par exemple ceux des femmes en précarité, qui sont particulièrement nombreuses, notamment les femmes plus âgées : comment en faire des alliées ? En ne les laissant pas dans la difficulté. Supprimons le statut de cohabitant ! Cela favorisera les solidarités et l’éco-bilan de l’habitat. Certes, c’est une compétence fédérale, mais les politiques wallons doivent faire pression en ce sens. Il s’agit aussi de s’attaquer aux causes des problèmes, comme la libéralisation de l’énergie !

Jérôme Chaplier de la Fondation pour les Générations Futures remarque que certaines stratégies du gouvernement wallon nuisent au développement durable. Par exemple la stratégie aéroportuaire ! Des arbitrages nécessaires n’ont pas encore eu lieu.

Romain Polis, représentant de la Ministre Tellier, admet que cet exercice n’a pas encore été fait. La cohérence des politiques doit être poursuivie, le chemin est encore long.

Aurélie Laurent de l’Union Wallonne des Entreprises, recommande l’usage de la « toile d’araignée » dans la roue des ODD : cela permet de rendre apparent l’arbitrage. Pour le moment, elle reçoit des messages catastrophistes de certains membres. Des solutions à court terme nécessitent des mesures de long terme. Cependant, le comité des jeunes entrepreneurs de l’UWE pointe que les business modèles basés sur la durabilité sont confortés par la crise. Il y a un besoin d’entendre les solutions, de voir des projets inspirants, par exemple, en matière d’égalité des genres.

Marina Gruslin de l’EFDD (Education Formation au Développement Durable) demande au SPW d’associer plus structurellement la Fédération Wallonie Bruxelles à ce partenariat, pour les actions relatives à l’éducation. Nadine Gouzée abonde dans le besoin récurrent de former aux fondamentaux du développement durable. La définition de 1987 est toujours pertinente, il faut insister sur la pédagogie, y compris auprès des ministres : tant qu’ils ne prononcent jamais ces mots, on n’avance pas.

L’IFAPME (Institut wallon de Formation en Alternance et des indépendants et Petites et Moyennes Entreprises) implémente les notions du développement durable dans tous ses référentiels. Les jeunes et les adultes formés par cet Institut sont aussi formés dans des entreprises, cela permet à l’IFAPME d’avoir un impact direct et indirect en matière d’éducation au développement durable.

Associations 21 poursuivra le fil de ces échanges entre les membres du Partenariat Wallon DD et suivra plus particulièrement les actions 1, 2, 3, 7, 8, 9, 11 et 16.

Texte complet des actions