Il n’y a plus de doute sur les origines du réchauffement climatique à l’échelle de la planète et sur la gravité des conséquences mais il y a encore beaucoup d’hésitation à agir du côté des politiques alors qu’il est question de notre survie. C’est sur ces enjeux que se construit un mouvement citoyen qui va de la dénonciation des responsabilités à la mise en œuvre d’initiatives en transition en passant par l’interpellation des décideurs politiques.


dossier_sdg_s_fr_obj_13.pdfLe cinquième rapport du GIEC confirme que les émanations de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine sont la source du réchauffement climatique et des désordres qui en découlent. Face à ce constat, si les mesures d’urgence sont nécessaires, tout comme le renforcement des capacités d’adaptation comme le prévoit l’objectif 13 des ODD, il y a aussi urgence à modifier ce qui est à l’origine des émissions de GES, ce qui revient à sortir d’une économie basée sur l’extraction des énergies fossiles.

Mobilisations citoyennes

La société civile est très largement mobilisée sur la question. C’est le cas de la Coalition climat dans l’avant et l’après COP 21, plate-forme belge qui regroupe environ 70 organisations environnementales, des mouvements Nord-Sud, des syndicats et des jeunes. La plate-forme soutient le Climate Express qui devait aller en train, bus ou vélo à Paris pour participer à la marche climatique le dimanche 29 novembre et c’est 14.000 personnes qui se sont mobilisées à Ostende le 6 décembre 2016. Les Climate Games ont aussi eu un grand succès.2015-07-07_-plate_forme_justice_climat_recommandations_conseil_eu_1809.pdf Et les militants ont aussi interpellé le Conseil européen des Ministres de l’environnement le 18 septembre en vue de la COP 21 pour demander un accord ambitieux.

C’est aussi le sens de la journée Alternatiba Bruxelles du 13 septembre qui met l’accent sur l’inefficacité des gouvernements à s’engager réellement pour le climat et qui dénonce le lobbying des multinationales. Parmi les interventions de la journée, la conférence « climat, il y a urgence » a insisté sur les causes et les conséquences des désordres climatiques dans le cadre d’une approche systémique. Une deuxième conférence a présenté les liens entre climat et santé en particuliers pour les populations d’Afrique qui ne sont pas responsables des émissions de GES. Alternatiba met aussi en avant la mobilisation et l’engagement collectif à travers des initiatives d’alternatives de transition pour relever le défi climatique.

Justice climatique

Parce que les pays les plus durement touchés par les effets du changement climatique sont souvent les pays en développement et parce que ces pays ne sont pas responsables du changement climatique, le CNCD et son homologue flamand 11.11.11 ont créé la Plate-forme Justice Climatique, qui s’occupe plus spécifiquement du plaidoyer en vue des contributions des régions et de l’Etat fédéral aux financements climat. cncd_pertes_prejudicesclimat.pdf Ainsi, en plus de la nécessaire diminution des GES, et des fonds nécessaires pour financer l’adaptation, le CNCD demande la mise en place de mécanismes de reconnaissance des pertes et préjudices subis, afin que des dédommagements soient payés. C’est le troisième pilier de la lutte contre le réchauffement. Cette approche rejoint le concept de dette écologique qu’analyse le CADTM.

La question du financement est aussi au cœur des activités de Financité. Ce réseau organise une campagne d’interpellation des banques « Ma banque ? 0% carbone ! » car les banques belges investissent massivement dans les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) responsables en grande partie du réchauffement climatique. Le réseau invite les clients des banques à faire savoir leur refus concernant l’utilisation de leur argent pour que celui-ci ne soit pas investi dans ce secteur. Sachant que le charbon est la source d’énergie la plus polluante au monde, le WWF demande aussi que la Belgique s’engage publiquement à ne plus financer l’industrie du charbon à l’étranger

Enjeux belges et européens

L’ambition de la Belgique et de l’Europe doit être de limiter le réchauffement planétaire à 2°C et d’œuvrer pour un réchauffement de seulement 1,5°C. Cela implique un engagement allant du gouvernement fédéral aux communes en passant par les régions et les communautés. C’est ce qu’ont signifié les signataires de l’appel « Chers Ministres du climat, nous avons déjà cliqué ! » qui attendent au moins un accord ambitieux sur le “plan national climat” et un engagement clair sur le financement climat international par la Belgique.

arton4785-d661b.jpg Les membres de la Plate-Forme Justice Climatique dénoncent ainsi le fait qu’après cinq ans de négociations, les décideurs politiques belges n’ont toujours pas trouvé d’accord quant au burdensharing, soit la répartition des coûts entre les régions, résultant de leur engagement de Copenhague. En plus, la Belgique s’est engagée à entreprendre une série de mesures d’ici 2020, dans le cadre du paquet climat-énergie de l’Union européenne. Ces mesures doivent également être partagées entre le fédéral et les entités fédérées afin d’établir un Plan climat national qui garantisse le respect des engagements.

Agir au quotidien

Outre l’interpellation des responsables politiques, Oxfam Solidarité propose des actions très concrètes à chacun pour diminuer son impact en mangeant et en consommant autrement. C’est aussi le cas d’écoconso à travers l’action energy challenge qui incite à diminuer sa propre consommation énergétique.

En interne, à l’échelle des organisations, la Coalition Climat demande de sensibiliser le personnel et les bénévoles des associations membres à la problématique des changements climatiques et de mettre en œuvre des mesures de gestion interne pour réduire les émissions CO2. C’est ce que met en place Oxfam Solidarité au sein de ses bureaux de Molenbeek-Saint-Jean, en adhérant au règlement européen EMAS (Eco-Management and Audit Scheme).